jeudi 30 septembre 2010



Hayange, Moselle.


Mais que pouvons nous penser, effrayés par ce flamboiement fortuit du "bois enclos" mérovingien, latinisé en ange pour devenir Hayange, au jeu habile de l'hyponymie ?

Serait-ce la remise à feu des hauts-fourneaux depuis longtemps éteints, de ces volcans que l'on croyait morts ? Les anges hay, de l'étoupe rougeoyante des incandescences, embraseraient à nouveau l'horizon de ces pourpres flamboyants, éructés par les gigantesques cylindres des fonderies aux feux des maître des forges ? Des vastes incendies d'autrefois, la plaine maussade brûlerait à nouveau, de jour et de nuit, au brasier de Vulcain vivant ? Et, toute la population dans un concert unanime de l'allégresse, en choeur clamerait dans une grande joie "Hay"!


Une conjecture de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

mardi 21 septembre 2010



Les Prés-aux-Frênes, Indre et Loire.

Mais qu'observons nous ici ? Un phénomène Leibniz ? Mais dites moi Monsieur Enthoven ne serions nous pas à assister au développement d'une monade ?
Une monade dans l'exercice de ses développements et enveloppements dans la perception du monde où tout serait conspirant ? Ici dans l'après-midi des perceptions, proche de la chute du jour.
De ces plis sur plis toujours se dépliant pour en constituer d'autres encore. Nulle chute pour elle dans ce mouvement  des duplications infinies des compossibiltés, tour à tour révélées et cachées au jeu des pliures de ces étoffes du Tout enveloppé.
Alors vers quelle carrière nous porterait cet extraordinaire entourbichonnement ?

Une question de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

mercredi 15 septembre 2010



Kochersberg, Bas-Rhin.


Aux tiédeurs de l'automne du verger couillu de quetsches violettes, mures maintenant mais un peu sûres, séquelle des fraîcheurs inhabituelles du printemps, mais d'un bel épanouissement cependant.

Fin de partie au dernier acte de l'été finissant, le grand rideau par l'appariteur des nues déjà déployé, rideau tout prêt à tomber, aux couleurs épiscopales comme ces fruits qui dans les paniers vont tomber, dernier rituel de l'ultime liturgie du verger de l'été.


Une journée pour des prunes, J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

vendredi 10 septembre 2010



Duntzenheim, Bas-Rhin.


La cueillette, nous avons fait appel au vent.

Il ne s'est pas fait prier et de ces joues gonflées d'un souffle puissant mais cependant de bonne mesure de tempérance, il fit se ployer l'arbre des mirabelles. Des branches aux graciles feuillures, les fruits par cette pressante injonction, se détachèrent et, de tomber pour se répandre sur le sol du verger sur les bâches très judicieusement étendues.

Grâce fut rendue à Borée et, les accortes fermières du voisinage à cette fin invitées, n'eurent plus qu'à les ramasser, ce qu'elles firent avec entrain en parlant beaucoup.

C'est ainsi que, de ces paniers de mirabelles rebondies, à travers la cornue des subtiles chimies, l'Eau de Vie sublimée de nos transcendances nous sera donnée et... des intempéries l'oubli.


Scène de la vie champêtre, J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


dimanche 5 septembre 2010



Ile Tudy, Finistère.


- Des on dit de l'Ile Tudy tu dis ?

- Oui de ce que on nous a dit !

- Et que vous a-t-on dit ?

- On nous a dit que ce matin, des crèmes blanches des eaux fortement remuées de l'anse, une dame anadyomène dévêtue, de ces liquides très agités, des écumes de la mer est sortie et, comme dans un drap de bain orangé par une compagne enveloppée, toutes les deux dans le ciel se sont élevées et dans des alto-stratus très étirés, se sont évaporées.

- Ils ont dit aussi que l'île alors s'est obscurcie et noyée dans de fortes précipitations de pluies orangées qui, sur Tudy perdurent encore.

- Mais que dis-tu pour expliquer cette étrangeté?

- Je me dis que c'est un phénomène de météorologie- métaphysique.

- Comme tu dis, Hésiode, une théogonie des divinités de la pluie et du beau

temps... des phénomènes placebos ?

- C'est ce que je me dis.


Une conversation de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


mercredi 1 septembre 2010



La Baie de Somme, Picardie.

Les Dulies, oui nous les avons vues, dans des tulles roses s'évanescant de la vaste baie, évasée aux béatifications des corps perdus, dans les chorégraphies éperdues des éphémérides maritimes.

Oui c'est bien ce que nous avons vu!

Mais, de l'anse au ciel confondue, comme une béance de vapeurs d'embruns colorés au soleil furtif des pudeurs, pour quelle grâce sont-elles venues intercéder ?

Quelle invocation porte leur rituel de gaz ?

A quel culte seraient-elles vouées ? Serait-ce celui d'hyperdulie ou, plus probablement à celui de latrie dans l'omniprésence ici, dans cette marine immense, vide et pleine de sa prégnante absence?

Non, nulle réponse nous est donnée dans le silence très sonore du mugissement de la houle puissante, déferlante dans un impénétrable mutisme.

Et, nous restons là sur la plage à béer, en rade de ce qui nous ne sera pas révélé.


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.