vendredi 21 janvier 2011



Saint-Sulpice-les-Feuilles, Haute-Vienne.


A la couleur du ciel grenadine

Chlorhydrate de Lercanidipine,

De cette chimie elle sont les éponymes

Que les deux par le de, en une seule anime,

Par cette particule de l'une à l'autre éprises.

Aristocrates molécules indivises,

Que plus rien ne divisent,

A leurs corps à corps soumises,

De bon gré mal gré

Par les vents portés,

Avec les couleurs du soir elles se vaporisent

Dans les atmosphères, à toute éternité promises.


Mais dites moi,

Monsieur le météorologue, pourquoi

Cette surprenante médecine,

De pharmaceutique officine

Par quelque forte tension

Le ciel serait-il en congestion ?

Ces rousseurs par lui portées

Seraient-elles signe de mauvaise santé ?


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


lundi 17 janvier 2011



Fénétrange, Moselle.


Et c'est brouillard,

Assombri comme si il était tard,

Soudainement répandu,

Sur toute la plaine étendu.

Au soleil pourtant,

Cet aujourd'hui partant,

Etait plein d'allant

Maintenant décevant,

Il s'est très vite défait

Au gris mauvais,

De la brume

Qui tout inhume,

Les contours s'échangent,

Dans la confusion se mélangent,

Dessin inachevé,

Par un tâcheron, mal gommé.

De ces nuées, langes souillés

Qui traînent leur peine à se lever,

Se laisse deviner, comme c'est étrange,

Une apparence, celle d'un ange ?

Un habitant des limbes,

Au pâle halo de nimbe,

Qui au mépris de cette fange

Sourit... aux anges.


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


dimanche 9 janvier 2011



Crépy-en-Valois, Oise.


Aujourd'hui,

Aux nuées qui fuient,

Les filles des champs se sont rembrunies

Non pas contrariées, mais toutes étourdies

D'une vélocité inattendue recouvrée.

De ces ces pesanteurs de neige débarrassées,

Tout en eau évacuée, dieu sait où,

Alors qu'il y en avait partout!

A respirer enfin, de l'étouffement libérées

Elles déroulent aux couleurs de terre retrouvées

Les rubans des champs reconstitués,

De taillis branchus re-dessinés .

Oui, les voilà comme prises d'allégresse

A tout oublier d'hier et de sa détresse!


Or, écoutez le météorologue très averti

Que je suis, qui vous dis,

" Ô filles de l'air sans soucis,

Des avanies de l'hiver ce n'est qu'un répit

Et des perfidies du ciel vous n'en avez pas fini!

Car de ce climat, dit-on déréglé,

Vous serez encore fort malmenées!


Ô Dieu du ciel, un poulet en offrande sacrifié

Saurai-il votre méchante humeur apaiser ? "


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.