lundi 29 décembre 2014

Huis clos.






Au solstice d'hiver
De la nuit naîtra la lumière
Décembre des ténèbres
Ouvre une fenêtre,
Comme des coléoptères,
Etourdis s'agitent les êtres,
Maintenant à renaître 
Au flux des ampères
Solaires qui les libèrent
Des terreurs obscures
De la nuit sans futur,
L'huis clos s'ouvre enfin
Avec le jour qui revient.
Car la boule ronde tourne toujours rond
Autour du lustre du céleste plafond.
Qui, de ses invincibles rayons,
Des nocturnes dragons, aura encore raison.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

vendredi 12 décembre 2014

Pendeloques.




Domèvre-sur-Avière,  Vosges.

Au ciel de Décembre
Tout au gris des cendres
Le jour survit vaille que vaille
Dans l'opacité des grisailles
Où d'asthénie il peine et défaille,
Ses passagers s'égaillent
Dans la lumière glauque,
Vaines pendeloques
D'un lustre du jour éteint
Quand de vie il ne reste plus rien.

J.C Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.

lundi 1 décembre 2014

Le jour s'annule.







Montmédy, Meuse.

Il est venu l’oiseau de Décembre.
Ponctuel, il ne se laisse pas attendre
Quand vient le temps des clairs obscurs
Du théâtre des ombres la magistrature
Où les faibles lumières de mystère nimbent
Les contours de l'entre-deux des limbes
Là s'effacent les silhouettes sans identités
Aux couleurs fanées, âmes hébétées
Au-dessus des campagnes désertées
Elles vont divaguer noctambules
Désemparées quand si vite le jour s'annule.

J.C Tannenbaum directeur de la station d’art météorologique.

mardi 18 novembre 2014

De la vie des oiseaux.




Voulait-il les capturer ces oiseaux
Quoique il en soit ils lui font défaut,
Ils s'envolent dans le ciel très haut
Et  le laissent là tout penaud.
Ces êtres des éléments fuyants
Filles de l'air poussées par le vent?
Quelque puisse être votre zèle,
Saisir celles qui portent des ailes,
Dans leurs voltiges et cabrioles,
Est d'un impossible qui vous affole,
Car ici sans doute des âmes
Qui, à votre fatuité vous condamnent.

 J.C Vogelsang ornithologue.

lundi 10 novembre 2014

Orémus.






Hochfelden, Bas-Rhin.

Les Cumulus portent Nimbus
Convoi énigmatique comme un rébus,
Au-dessus des champs d'humus
Le plein-chant d'un orémus
Qu'ils prononceraient à l'automne?
De ce qui a été, maintenant le pensum
Quand bien tôt s' éteignent les lumières,
Ils ne leur restent qu'à fuir les ténèbres
Où ils n'ont plus de raison d'être,
Alors à tire d'ailes ils vont disparaître.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

samedi 1 novembre 2014

Sarpédon enlevé par Hypnos.





C'est ainsi que Sarpédon enlevé par Hypnos
En Lycie trouve le repos  après un combat atroce,
Une querelle qui l'opposa  à Patrocle féroce,
Lutte inégale face à ce sanguinaire colosse,
Alors Zeus que cette terrible fin enrage,
Ne pouvant le sauver de l'impitoyable carnage,
Pour le soustraire à la profanation de ce sauvage,
Fait enlever sa dépouille pour lui rendre hommage,
Sarpédon son fils, en embaumant son corps
Et en le couvrant de vêtements immortels en or,
Sur son tombeau il élève un cippe pour renier la mort
Et ainsi conjurer pour l'éternité le mauvais sort.
Car aux héros splendides, la mort pour destin
Ne saurait être la seule fin!

De la vie des oiseaux, J.C Tannenbaum ornithologue.


samedi 25 octobre 2014

Bouvreuil.







De l'automne au petit deuil
Dans le ciel un bouvreuil, 
Viens dans ma main
Manger les grains
Pour assurer tes lendemains 
Quand menace la faim
En ces méchantes saisons sans fin
Où les boulingrins n'offrent rien,
Secs et stériles,
Mais oiseau gracile, 
Agile tu survoleras ces périls
Et tu te poseras tranquille, 
Dans le mois d'Avril,
Jouer encore de ton babil
A enchanter nos vies volatiles.

J.C Tannenbaum, ornithologue.

jeudi 9 octobre 2014

Opprobre d'Octobre.





Bénaménil, Meurthe-et-Moselle.

Abandonnés au vol au vent d'Octobre,
Esseulés au nom de quel opprobre?
Les rimes en obre laissent peu de choix,
Seule raison sans doute de cet envoi
A ne pas savoir faire quoi dans l'errance
Du rime à rien, la pitoyable sentence,
Parce que un versificateur sans idée,
Vous laissent dans la vacuité piquer du nez,
Condamnés à la seule loi de la gravité,
Sans recours contre cette misérable iniquité,
Il vous laisse sans sourciller tomber,
Livrés au vertige d'une stupide destiné.

J.C Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.

mardi 23 septembre 2014

Dépression.







Dieppe, Seine-Maritime.

Une poussée d'atmosphère de haut en bas,
Des basses pressions les aléas,
Quand agissant perpendiculairement
A la direction du mouvement
D'un corps en déplacement,
La force inertielle de Coriolis
Le pousse au vertige du précipice
Dans son accélération centripète,
Tourbillon descendant que rien n'arrête,
Jusque à ce que cette dépression
De ses humeurs se vide en précipitations,.
Alors la convection de courants ascendants
Amènera à calmer Eole déprimant. 

J.C Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.

mardi 16 septembre 2014

Septembre.







Saint-Pourçain-sur-Sioule, Allier.

Au duvet grisonnant de Septembre
Le soleil somnolent se fait attendre,
Lentement au-dessus des halliers
Cependant il engage son lever,
S'étire dans les humidités des rosées,
Et, par les eaux qui s'évaporent est porté,
Maintenant sorti du royaume des limbes,
Le voyage au jour d'une pâle clarté le nimbe,
Au plus haut du ciel il fera le dos rond,
Jaune orange comme un potiron.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

lundi 1 septembre 2014

Les Anticyclones des Açores.





Fumay, Ardennes.

Les Anticyclones des Açores
A évoluer sans grands efforts
Et ne décrire que des figures d'inepties
N'ont en ce mois pour seules péripéties
Engagés que celles de fortes pluies 
Et trompés les attentes de l'été dans l'ennui
De journées en maussades grisailles
Quand leurs hautes pressions défaillent
Et se dissipent dans l'anticyclolyse
A se morfondre en mélancolie dépressive
Seul Alizé saura leur insuffler l'air
A leur vertical mouvement nécessaire
Au vent léger des hautes pressions retrouvées
De bonne augure ensoleillée
Là, tout au haut des baromètres
Quand sur les fenêtres
Peu lavées les poussières
Epousent la lumière.

JC Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.

mardi 12 août 2014

Cérès.






Que l'été demeure
Et nous assure à toute heure
Les nourritures de notre bonheur
Qui de la famine nous épargne les terreurs
C'est en ces termes que Cérès 
Des moissons la déesse enchanteresse
D'une beauté à nulle autre pareille
Invoquait le ciel
Elle qui fut aimée de Jupiter
Arrêta les moissons sur terre
Quand leur fille fut enlevée par le dieu de l'enfer
Qui lui vouait une passion délétère
Terrible fut la détresse des humains
Qui en en grand nombre périrent de faim
Justice fut rendue par Jupiter
Qui rendit Prosperine leur fille à sa mère
Alors de la misère sauvées les cités
Retrouvèrent leur prospérité
Par Cérès à nouveau renouvelée
Tant qu'elles n'oublient pas de la célébrer
Car d'une grande susceptibilité 
Elle pourrait les bouder
Et les condamner à l'abandon
D'une fin sans pardon.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.



vendredi 8 août 2014

Comète.







Saint-Egrève, Isère.

Libérée du nuage d'Oort
Enveloppée de son coma qui la porte
Dans les gaz et les poussières
Comète est précipitée sur la terre
Et développe derrière elle sa longue traîne
De particules ionisées qui s' essaiment  
Eblouissantes dans l'univers
Voilà l'ange maintenant aptère
Brûlant du feu des dieux
Pour s'être trop approché d'eux
Par leurs attractions désavouée
De tout son poids livrée
Au châtiment de la loi de la gravité
Dans le vide elle est bousculée
Corps colossal qui tombe
Sans merci sur la mappemonde.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

lundi 28 juillet 2014

Barbiturique.





Saint-Lyé, Aube.

Eprise du grand sommeil barbiturique 
Elle est indifférente au désordre chaotique
Des dépressions anticycloniques
Et, en état d'absence métaphysique
Du vide sans songes,
Dans l'éternité du Grand Rien elle plonge.

J.C. Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


mercredi 16 juillet 2014

Théorbe.







Villers-Saint-Paul, Oise.

Elle fait aux sons pincés de son théorbe,
Tourner les planètes sur leurs orbes
Qui par leurs rotations,
Engagent l'orchestration
De la musique des sphères,
L'harmonie éthérée qui régit l'univers
Où se joue la partition de l'âme du monde
Dans la philharmonie des boules rondes,
Portée par ses  sublimes octaves,
Du cosmos la mélodie suave;
Mais qu'en sera-t-il si elle, cessant de jouer,
Les planètes s'arrêtaient de tourner?

JC Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.


vendredi 27 juin 2014

Les ombres errantes.



Vouziers, Ardennes.


Suspendus dans l'air, ils jouent de la musique,
Une vision  d'hallucination  eidétique?
Qui se développe dans une sarabande
Et s'organise en sinusoïdes extravagantes
Avec ces évolutions abracadabrantes 
Au-dessus de la plaine somnolente,
Qu'est-ce que cet air joué, du Couperin
Qui sautille primesautier dans le ciel patelin 
"Les ombres errantes",
Maintenant poussées par les nuages, fuyantes
Et enlèvent avec elles la petite bande
Dans ces intempéries qui nous désenchantent.

J.C Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.


lundi 16 juin 2014

Aythé.




Chatuzange-le-Goubet, Drôme.

Aythé encalifourchonnée sur son buffle
Fait son entrée au trot de la bête qui insuffle
Un désarroi agité auprès des quidams
Que cet étrange équipage désarme
A voir cette altière cavalière triomphale
Chevaucher cet animal n'est pas banal
Elle, souveraine, avec son bras levé
De son poignet agite des colifichets
Voués sans doute à un rituel sacré
Destiné à honorer l'autorité d'une divinité         
Qu'on ne saurait manquer de fêter
En ce moment du calendrier
Car à ne  pas la commémorer la fâcherait
Et provoquerait toutes sortes de calamités.
C'est pourquoi sur son buffle, chaque année
Elle rappelle à ce devoir qu'il ne faut pas manquer.

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

jeudi 12 juin 2014

Aux mouvements des vents.







Saint-Amand-Montrond, Cher.

Aux mouvements des vents les verdures
Sur la nature les vastes couvertures
Quand partout palpitent les feuillus
Qui sous les courants d'air remuent,
Par la chaude haleine de l'été
Poussés, les voilà emportés, légers
D'inutiles vêtures débarrassés, 
Du jardin d'Eden la nudité,
Ici se murmure la romance farfelue
D'un paradis qui eut été et, perdu.

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

mercredi 4 juin 2014

Cupidon.







Conches-en-Ouche, Eure.

Cupidon lance son javelot
Vers ce tendre duo,
Pourquoi transpercer ainsi l'amour
Comme on nous le montre toujours,
Ces coeurs d'une flèche percés,
L'amour cruellement épinglé
Pour qu'il demeure à l'infini,
Le clouer ainsi à vie,
Comme ces papillons
Dans des boîtes, en conservation,
Sacrifiés pour ne plus s'envoler.
Il en serait ainsi pour durer,
De l'amour d'une pique supplicié
Pour ne jamais s'échapper
Et, exister pour l'éternité
Dans une pérennité, stérilisée?

JC. Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

vendredi 30 mai 2014

Lisière.




Salles-de-Barbezieux, Charente.

Ils déroulent comme un longue écharpe
Qui se développe en longueur écarlate
Une étoffe qui serait ainsi jetée par hasard?
Sans autre explication que d'être bizarre,
Un phénomène surnaturel
Qui, ces hommes et femmes échevelle?
Tant  ce ruban sempiternel les emmêle!
Ils peinent à s'en défaire et chancellent
Dans ce  mouvement perpétuel
Qui sans cesse se renouvelle
Et de ces plis les harcèlent. 
Cordon, lisière de l'infranchissable
Pour porter la trinité la haut, dans l'inatteignable. 

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.