Novembre Couronnée.

Novembre couronnée

Par les mois voisins distinguée

Car douce et conciliante

Particulièrement avenante 

En cette année où elle a le froid négligé
Et nous laisser à des douceurs inespérées

Elle, Novembre jolie fille si bien vêtue

Du jaune et de la pourpre des feuillus

Telle une toge impériale parure splendide

Pour nous faire oublier la nature qui se vide,
Quand rougissent tous ces feuillages,
De ce qui a été l'été, ils nous disent le passage.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art  météorologique.

De la passion le lancier.

Fléchée à la pointe du jour

Maintenant marquée par l'amour

Au matin nacré la blessure

Projeté ainsi sans aucune censure

Par celui de la passion le lancier

Qui dans les entrelacs des drapés

Compliqués la laisse enamourée 

Dans ces plis, contre-plis, déconcertée.

Mais à qui tout cet amour est dédié ?

A ce beau lancier bien sûr il sera donné!

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

Août.

Voici Août des fièvres de l'été,

Des feux du ciel intrépide guerrier,

Le voilà fier et altier bien armé,

A vaincre du Soleil les férocités 

Au fil de l'épée bien sûr, à briser

De l'astre les féroces lansquenets,

Hordes barbares des terres brûlées, 

Et rétablir fraîcheur sur ces paysages

Incendiés, dévastés par ces sauvages,

Présomptueux héros des folies climatiques

Moqué par ces désordres météorologiques,

A son côté Clémence de l'été l'espérance, 

Conjugue au passé, du climat la tempérance.

Ah fier hoplite rengaine ton épée

En ces temps apocalyptiques sans effet!

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

Pandémonium.

Gougenheim, Bas-Rhin

Les cumulus dans le ciel de l'été

Lourds d'électricité chargés

Vont sans tarder exploser

En terrible fracas à vous assommer

Tonner et lancer des éclairs meurtriers

Qui zèbrent l'atmosphère en zig-zag

Spectacle effrayant où l'univers se détraque

Quand de cet enfer électrique démoniaque

Se déversent de ces nuages les cataractes

Alors plus rien ne vaut

Noyés dans ces voies d'eaux.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

Clignotants.

Vouziers, Ardennes.

Dans le ciel limpide et bleuté

Grand ouvert, Mai s'est échappé

Laissant là d'un mois les amitiés,

Au-dessus de leurs têtes elle s'est envolée,

Oui s'en est fait, ce temps déjà versé au passé

Ne laisse plus que des vestiges estompés

Que certains peut être reconstitueront, 

Avec pour les éclairer de petits lumignons 

Comme ces plans où sur la pression d'un bouton,

Clignotent l'itinéraire de vos pérégrinations.

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

Avril fil à fil.

Et Avril très en soleil se défile 

Se découvre d'un fil à fil

Pour défaire sa vêture des jours sombres

Qui maintenant l'encombre,

Quand des fleurs boules blanches

Font se plier des arbustes les branches

Et que dans les plis de l'étoffe du temps

L'eau discrètement conduit son ruissellement

Indifférent à tous ceux qui ici passent,

Ombres promeneuses qui bien vite s'effacent,

Restent, ces angelots liés l'un à l'autre fidèlement, 

Un amour passionné polymérisé depuis longtemps

Sur lequel les saisons

N'ont plus raison.

JC Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.

Une ampoule mal vissée.

Saint-Sauveur, Haute-Saône.

Aux lumières de Mars indécises

Un paysage de pâture s'irise

Quand alternent éclairage et obscurité

Comme si vacillait une  ampoule mal vissée,

Une peinture dans un cadre aux ors noircis

Où l'on voit dans un décor pâle apparaître 

Au-dessus d'arbres mal verdis,  des êtres

Qui dans un mouvement de balancement 

Comme une horloge cadencent le temps.

JC Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.

Bissextile.

Les rudes intempéries de Février

Ne vous invitent pas à vous aimer

Ce qui ne dissuade en rien Bissextile

Qui emporte Sextile dans une belle idylle

S'établir dans l'harmonie arithmétique

Au-delà d'un ordre au bégaiement dyslexique  

Car bien sûr à chiffre égal

Appartient l'effusion nuptiale

Qui sans équité

Ne saurait que trébucher!

C'est ainsi que maintenant ils sextilisent

Sans mécompte qui, bissextile indivise.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

A cloche-pied.

Janvier un long couloir de courant d'air

Sans vie dont on ne sait que faire,

Un passage sans plus, une avenue vide 

Maussade sous des jours livides,

Le temps à la peine, lentement s'enfuit

Et traîne avec lui les heures de l'ennui,

Apparaît une sorte de quadrige saugrenu

Que vient faire ici cet équipage farfelu?

Peut-être apporter une diversion

Pour tromper une fatale immersion,

Le voilà à pas lancés d'allégresse,

Faire trébucher les faux pas de détresse,

Janvier se laisse oublier, 
Et l'année s'engage à cloche-pied.

JC Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.