mardi 27 novembre 2012




Crèvecoeur-le-Grand, Oise.

Le cavalier des nuées
De chevaucher dans le ciel agité
Qui sait vers quelle destinée
Sans doute lui aussi à l'ignorer
Pour peut-être qu'à son cheval se fier
Qui saurait où il va l'emporter
Dans le flamboiement  de stratus
Déchirés, il galope sans plus
Quand au comble de son anxiété
Comme un théâtre violemment éclairé
Au zénith incandescent, l'apparition
De la messagère sans voile la révélation
Terrible de la vérité
De sa cruelle nudité.
A l'arrêt, cavalier et cheval stupéfaits
Maintenant pétrifiés dans leur course, à jamais.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

samedi 3 novembre 2012






Novembre.

Premier Novembre, la fête de tous les saints.
Ils les ont tous visités durant la Toussaint,
Jusqu'au au fin fond des campagnes,
Dans les lieux-dits  où se cachent leurs âmes,
Les temple et les églises et les abbayes
Dont, canonisées, ils font la toponymie. 
Ici, petit doigt coupé pieusement conservé,
La-bas, coeur dans un reliquaire enchâssé,
Tibias aussi et toutes sortes d'osselets,
Dans de petites boites ciselées enfermés.
Et aussi, représentés, en bois, pierre, plâtre,
Au feu mourant des candélabres,
Les terribles pâleurs de leur vertu
Aux détours des drapés dont ils sont vêtus.
Des vies édifiantes spirituelles, 
Les vastes plis solennels 
Des toges sacramentelles
Aux amples mouvements  de l'intemporel.
Combien sont-ils, des mille et des cents,
Tous à léviter dans les parfums de l'encens,
Des connus aux inconnus, toute une population
Sanctifiée, vouée au culte de nos adorations,
Martyrs et détresses
Voilà que nous les chantons dans l'allégresse!
Ces vies étranges du Saint-Esprit ionisées,
Au-delà de l'effroi, maintenant à jamais béatifiées.

J.C Tannenbaum, directeur de la station d'art météorologique.