vendredi 31 décembre 2010



Paysage.

Comme un oeuf brouillé

Le soleil, sur l'horizon attaché,

La césure du ciel orangé

Aux développements désaffectés

Des lignes des champs

Qui, au mauvais signe du temps

De leurs voussures des gels

Pétrifiés, au vide sans appel,

Déroulent les bandelettes

Blanches, à serrer le squelette,

De le nature morte, telle une romane gisante,

Etendue à perte de vue, débordante

Jusque aux monticules noyés de rouge,

Hors-champ, sans âmes qui bougent.

Ah, que ne puissé-je de cette défunte être l'embaumeur !

Comme aux temps anciens égyptiens le parfumeur,

Exauçant la promesse d'éternité,

De chaleur, bien entendu, enchantée!


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


dimanche 26 décembre 2010


Wingen-sur-Moder, Bas-Rhin.

Vingt-cinq Décembre, jour de fête

au ciel livide d'hiver la défaite,

des étendues blêmes de neige couvertes

au rien à attendre ouvertes.

Alors, elles filent,

à tout ce vide inutiles,

elles se défilent, filles nubiles

du grand froid qui tout annihile.

Triste état de désaffection

de la vanité de toute occupation,

il nous reste la pelle en bois

à racler la neige toutefois!

Ainsi du rien à faire sauvé,

une misérable activité de stupidité

comme seule destinée,

par la mansuétude du ciel nous est donnée.


J.C. Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


mardi 7 décembre 2010



Il neige

aujourd'hui encore,

à tout salir de noir et de beige.

Schneewitschen, lampadophore

lamentable de ce triste décor,

fée pernicieuse des vicissitudes

du nez, au pied des engelures, les turpitudes.

Wintermärchen dites vous?

Des émerveillements de garde-boue,

le voyage d'hiver chasse roue,

dans les scintillements de l'au-delà glacial échoue.

Ainsi à l'Etoile des Neiges des perfides artifices

rendu, au chant grave d'un de profundis!


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


jeudi 25 novembre 2010



Saint Priest-Palus, Creuse.


Alors les Effeuillantes bousculées

Aux vents de novembre entourbillonnées

Des journées qui peinent à se lever,

Par des sombres stratus enténébrées.

Des rapides éclaircies cependant

En grisailles de tendresses nous surprenant,

Clairs obscurs aux illuminations inattendues,

Dans l'opacité du ciel très vite perdues.

Des campagnes effeuillantées, les sedums,

Pâlichonnent encore, mais sous le peplum

Pesant des mauvais jours, étouffés,

Par la condamnation sans appel du pouce baissé.

Ce qui, en toute bonne raison,

Procède, sans conteste, d'un jugement de saison.


J.C Tannenbaum directeur de la station d’art météorologique

jeudi 18 novembre 2010



Chassey-lès-Scey, Haute-Saône.


Des pourrissements tout à l'alentour

Il reste les sedums, vivaces encore et toujours,

Aux chairs de belles fermetés de succulentes,

Comme caoutchoutées, d'épaisseur réconfortante

Aux brillances de glacure des texture charnues

Des tiges et des feuilles ovales dodues,

Des fleurs, à la guimauve de rose blanchie un peu pareilles,

A une même appétence pour ces ductiles douceurs éveille.

Les gris subtiles de ces plantes de rose et de vert grisé,

De couleurs semblables à ces brumes diaprées,

Si légères sur les campagnes suspendues, accrochées

Comme le sont ces rideaux de cotonnades ajourées,

Aux fenêtres des maisons contandines engourdies

Dans l'automne au confort paisible endormies.


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique

dimanche 31 octobre 2010



Origny-Sainte-Benoite, Aisne

Voici, des brumailles rosissantes de bleutés lazurées
Le ciel des faibles transparences, par elles encore caché.
Les filleules d'automne aux pudeurs des brouillards.
Si, pour l'heure quelque peu couvertes, plus tard
Tout de leur paysage, de plein jour,
Nous sera montré, des collines arrondies, au pourtour
Du val de l'aine, jusque au hallier touffu et sombre
Où, se laisse deviner dans le sillon des ombres,
Les fleurissements qui ignorent les frimas déjà venus.
Maintenant les filleules des brumes dévêtues,
S'égaillent dans le jour dévoilé
Au spectacle de sa nudité révélée.

J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

samedi 23 octobre 2010



Crève-coeur-le Grand, Oise.


Arrière saison toujours,

Des lumières du jour,

Les halogènes orangés du décevoir,

Si vite venu maintenant des soirs,

Alors que, si bleues encore, les centaurées

Au temps aboli espéré,

Ne sont que le fugace sursis

Aux moisissures du repli

Des feuillures, bientôt entassées

En composte fuligineux, condamnées.

Alors, venez ma chère!

De ces pourrissements, avec moi, vous défaire!

Nous ne saurions nous résoudre,

A dissoudre,

Dans ces noires liqueurs,

Pour nous transporter au meilleur,

Les espaces azurés des jolies centaurées

Aux ailleurs de leurs couleurs bleutées!


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


mercredi 13 octobre 2010



Dans un jardin quelque part.


Le jardin va se mauvissant sous la lumière comme tamisée par une gaze légère et de leur rosure atténuée, les hortensias palissent aux couleurs passées des harmonies dégradés, à l'heure de ce que l'on nomme l'arrière saison, déjà engagée.

- Venez, lui dit-elle, de l'été vous n'aurez plus la grâce!

- Au loisir du souvenir maintenant, de la tulle sans poids, vous tisserez l'étoffe de ce qui a été et qui ne sera plus, au fil à fil de l'étole d'un rêve évanescent, dans la pénombre s'amplifiant de l'arrière saison et, de sa disparition dans les ténèbres de la nuit venue, sans nul chagrin, au bien être de l'oubli.


J.c. Tannnenbaum directeur de la station d'art météorologique.


jeudi 30 septembre 2010



Hayange, Moselle.


Mais que pouvons nous penser, effrayés par ce flamboiement fortuit du "bois enclos" mérovingien, latinisé en ange pour devenir Hayange, au jeu habile de l'hyponymie ?

Serait-ce la remise à feu des hauts-fourneaux depuis longtemps éteints, de ces volcans que l'on croyait morts ? Les anges hay, de l'étoupe rougeoyante des incandescences, embraseraient à nouveau l'horizon de ces pourpres flamboyants, éructés par les gigantesques cylindres des fonderies aux feux des maître des forges ? Des vastes incendies d'autrefois, la plaine maussade brûlerait à nouveau, de jour et de nuit, au brasier de Vulcain vivant ? Et, toute la population dans un concert unanime de l'allégresse, en choeur clamerait dans une grande joie "Hay"!


Une conjecture de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

mardi 21 septembre 2010



Les Prés-aux-Frênes, Indre et Loire.

Mais qu'observons nous ici ? Un phénomène Leibniz ? Mais dites moi Monsieur Enthoven ne serions nous pas à assister au développement d'une monade ?
Une monade dans l'exercice de ses développements et enveloppements dans la perception du monde où tout serait conspirant ? Ici dans l'après-midi des perceptions, proche de la chute du jour.
De ces plis sur plis toujours se dépliant pour en constituer d'autres encore. Nulle chute pour elle dans ce mouvement  des duplications infinies des compossibiltés, tour à tour révélées et cachées au jeu des pliures de ces étoffes du Tout enveloppé.
Alors vers quelle carrière nous porterait cet extraordinaire entourbichonnement ?

Une question de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

mercredi 15 septembre 2010



Kochersberg, Bas-Rhin.


Aux tiédeurs de l'automne du verger couillu de quetsches violettes, mures maintenant mais un peu sûres, séquelle des fraîcheurs inhabituelles du printemps, mais d'un bel épanouissement cependant.

Fin de partie au dernier acte de l'été finissant, le grand rideau par l'appariteur des nues déjà déployé, rideau tout prêt à tomber, aux couleurs épiscopales comme ces fruits qui dans les paniers vont tomber, dernier rituel de l'ultime liturgie du verger de l'été.


Une journée pour des prunes, J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

vendredi 10 septembre 2010



Duntzenheim, Bas-Rhin.


La cueillette, nous avons fait appel au vent.

Il ne s'est pas fait prier et de ces joues gonflées d'un souffle puissant mais cependant de bonne mesure de tempérance, il fit se ployer l'arbre des mirabelles. Des branches aux graciles feuillures, les fruits par cette pressante injonction, se détachèrent et, de tomber pour se répandre sur le sol du verger sur les bâches très judicieusement étendues.

Grâce fut rendue à Borée et, les accortes fermières du voisinage à cette fin invitées, n'eurent plus qu'à les ramasser, ce qu'elles firent avec entrain en parlant beaucoup.

C'est ainsi que, de ces paniers de mirabelles rebondies, à travers la cornue des subtiles chimies, l'Eau de Vie sublimée de nos transcendances nous sera donnée et... des intempéries l'oubli.


Scène de la vie champêtre, J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


dimanche 5 septembre 2010



Ile Tudy, Finistère.


- Des on dit de l'Ile Tudy tu dis ?

- Oui de ce que on nous a dit !

- Et que vous a-t-on dit ?

- On nous a dit que ce matin, des crèmes blanches des eaux fortement remuées de l'anse, une dame anadyomène dévêtue, de ces liquides très agités, des écumes de la mer est sortie et, comme dans un drap de bain orangé par une compagne enveloppée, toutes les deux dans le ciel se sont élevées et dans des alto-stratus très étirés, se sont évaporées.

- Ils ont dit aussi que l'île alors s'est obscurcie et noyée dans de fortes précipitations de pluies orangées qui, sur Tudy perdurent encore.

- Mais que dis-tu pour expliquer cette étrangeté?

- Je me dis que c'est un phénomène de météorologie- métaphysique.

- Comme tu dis, Hésiode, une théogonie des divinités de la pluie et du beau

temps... des phénomènes placebos ?

- C'est ce que je me dis.


Une conversation de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


mercredi 1 septembre 2010



La Baie de Somme, Picardie.

Les Dulies, oui nous les avons vues, dans des tulles roses s'évanescant de la vaste baie, évasée aux béatifications des corps perdus, dans les chorégraphies éperdues des éphémérides maritimes.

Oui c'est bien ce que nous avons vu!

Mais, de l'anse au ciel confondue, comme une béance de vapeurs d'embruns colorés au soleil furtif des pudeurs, pour quelle grâce sont-elles venues intercéder ?

Quelle invocation porte leur rituel de gaz ?

A quel culte seraient-elles vouées ? Serait-ce celui d'hyperdulie ou, plus probablement à celui de latrie dans l'omniprésence ici, dans cette marine immense, vide et pleine de sa prégnante absence?

Non, nulle réponse nous est donnée dans le silence très sonore du mugissement de la houle puissante, déferlante dans un impénétrable mutisme.

Et, nous restons là sur la plage à béer, en rade de ce qui nous ne sera pas révélé.


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

samedi 28 août 2010



Fécamp, Seine-Maritime.

A Fécamp, les filles de la mer à la vêture vert d'eau de mer, une couleur de sombre émeraude, donnée par le précipité de cette solution liquide, teintée par ses profondeurs marines et des lumières du ciel, très fortement agitée qui du fond de mer fait apparaître des verdures, végétules de l'autre monde - sous marin- ainsi que des sablures de vases ocreuses.

Sur les très hauts monticules, par la très forte houle formés, de leur sommet, puis sur leurs pentes abruptes, montant, descendant, un chalutier peine à bon port rentrer.

Sur la grève brune détrempée, les écumes grises déposées sont absorbées comme le serait du café créme par un sucre candi, image qui vous laisserait ignorer la salure de ces eaux mouvementés!

Et, au-dessus de tout cela, bruyamment tournibouchonné par le vent, accroché à sa ficelle au bout de la hampe qui vibre à tout casser, le triangle du pavillon rouge affolé, semonce de tous les dangers.

Ô vous, filles du bord de la mer, si belles et si peu frileuses, non, vous n'irez pas nager dans la mer aujourd'hui!


Une carte postale de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique

mardi 24 août 2010



Cherbourg, Manche.


Les aquatiques aujourd'hui en crème très fouettée de cartes postales, des touristes très prisées.

Beaufort combien ? Vent force 9 -10 ?

Des gaz de l'atmosphère dans une très forte dépression, les forces inertielles des Coriolis affolées se débâchent en rouleaux aux vertiges centrifuges des déferlements stochastique du chaos fractal, dans une splendide apothéose de la démesure, un opéra magnifique du grand désordre!

"Oh! combien de marins, combien de capitaines....

Combien de patrons morts avec leurs équipages!

L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages,

Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots!

Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée."


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

jeudi 19 août 2010



Loctudy, Finistère.


De là où finit la terre, du vent grand-frais, battue en écume blanche, toute cette eau atlantique, aujourd'hui, très remuée en sombre outremer.

De quelle force, Beaufort 7 peut-être, le vent gonfle la voile très chahutée de la nautonière improbable, la pousse, très fort sur la cime dentelée des lames déferlantes dans les très rapides esquives de l' esquif sans coque et sans mature, tenue au vent par la seule témérité de son impavide élégance .

Ou bien plus, d'un vol à voile si rapide, aussi rapide que le vent à filer, là au-dessus de la baie, sans cesse, d'une côte à l'autre, d'une telle intrépidité qui nous la baie belle!


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

jeudi 12 août 2010




Pont - l'Abbé, Finistère.


Le soir venant, voici le ciel prendre un éclairage aux couleurs d'aquarium, une lumière aquatique d'en-dessous de l'eau et,

de voltigeuses aériennes du ciel, maintenant comme immergé,

elles chavirent en plongeuses sous-marines des eaux océanes, vert turquoise.


J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.


jeudi 29 juillet 2010




Bessines-sur-Gartempe, Corrèze.


Et, elles versent,

sens dessus dessous,

pour basculer

dans des averses par-dessus les jardins

embuissonnnés et herbus.

Averses

bienvenues des belles verdures,

de toutes ces ablutions

en bonne santé

et,

de ce vernis aqueux

tout en brillance,

riotantes, en grande gaieté,

elles ignorent

les sombres tourneboulements,

là-haut,

bien trop au-dessus d'elles.


Observation de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.

lundi 26 juillet 2010



de l'endroit à l'envers...



de l'endroit à l'envers,

des mouvements du ciel

aux pluvioses alternées

de bonasses éclaircies

ensoleillées

de l'une à l'autre

aux caprices du temps

de fraîcheurs légères

enveloppées d'étoffes,

madères,

entourbichonnées au plis de vents légers

les enlèvent et les font disparaître

dans les rapides mouvements

de turbans de nuages qui

s'enroulent sans cesse dans de vastes circonvolutions

jusqu'à hors de vue dans la vapeur de l'horizon.


Observation de J.C Tannenbaum directeur de la station d'art météorologique.